On regrettera plus tard – Agnès Ledig

On regrettera plus tard – Agnès Ledig

Les vacances d’automne sont là. Le vent souffle, la pluie bat sur les vitres, un contexte parfait pour replonger dans ma bulle lecture. Mais… pour lire quoi ? Ce roman entamé au printemps ? Celui qui traîne encore dans mon sac depuis septembre ? Ou bien ce petit format de poche qui attend patiemment son tour depuis l’été ?

Et puis finalement, ce que j’aime dorénavant avec la lecture, c’est que tout peu se bousculer au grès de mes envies. Plus besoin de plan, ni d’ordre précis : un roman peut se glisser entre deux autres sans prévenir.

Il y a quelques semaines, entre deux discussions,  j’avais été intrigué par le résumé de On regrettera plus tard d’Agnès Ledig.

Une institutrice du nom de Valentine, vivant dans un hameau du massif vosgien, voit sa vie bouleversée un soir d’orage par l’arrivée d’Éric et de sa fille Anna-Nina, brûlante de fièvre. Ce père cabossé par la vie, cette petite fille sur la route depuis des années, et cette femme bien ancrée dans son quotidien

Avec tendresse et franchise, Valentine va offrir à cet homme et à son enfant bien plus qu’un simple abri. Ce sera une rencontre qui chamboule tout, remet en question les certitudes et rouvre les portes qu’on croyait fermées.
Un roman où le désir, la bienveillance et la foi en la vie se font plus forts que les blessures et les regrets.

Voilà qui n’en dit pas trop, mais qui me donne envie , comme la promesse d’un roman sensible et humain.

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Bubsy, le chat trop pressé de détrôner Sonic

Bubsy, le chat trop pressé de détrôner Sonic

Tiens, Nintendo a récemment ajouté Bubsy au catalogue en ligne de la Super Nintendo pour les abonnés au Nintendo Online — et en le relançant, c’est tout un pan des années 90 que j’ai eu envie de partager avec vous.

Si l’on se replonge à cette époque, la guerre des consoles battait son plein. Pas encore de PlayStation ni de Xbox : on était SEGA ou Nintendo, point. D’un côté, la Mega Drive et son look cool et nerveux ; de l’autre, la Super Nintendo, plus colorée, plus familiale. Et au centre de cette rivalité, deux icônes rythmaient le cœur des joueurs : Mario et Sonic.

Durant cette courte période, beaucoup de studios ont tenté de créer leur propre mascotte, Pix’n Love s’était attardé sur le sujet. Mais aucun n’atteignit la perfection de leurs modèles.

Bubsy n'est pas Sonic, il a ce petit côté cartoon américain !
Bubsy n’est pas Sonic, il a ce petit côté cartoon américain !

C’est à cette époque, fin 1993, que je découvre Bubsy grâce à Luna Park, l’émission belge dédiée aux jeux vidéo. Développé par Accolade — un studio surtout connu pour ses jeux de voitures — le titre met en scène un chat surexcité, lancé à toute allure à travers des niveaux loufoques pour ramasser des pelotes de laine et empêcher une invasion extraterrestre.

Ce que je retiens tout de suite, c’est cette impression de vitesse. Bubsy donne la sensation d’un Sonic sur console Nintendo ! De quoi faire rêver le joueur que j’étais… même si je n’avais alors ni Super Nintendo ni Mega Drive à la maison. C’est donc chez les copains — et sur la borne de démonstration du Maxitec — que je m’essaye au jeu.

Mais ce n’est qu’en y rejouant aujourd’hui que je mesure à quel point Bubsy, malgré son allure rapide, est bien moins équilibré dans son gameplay.

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Nos vies sous le même ciel

Nos vies sous le même ciel

C’était l’été, et j’étais encore plongé dans cette douce bulle étrange qui me donnait envie de dévorer romans sur romans, avec cette touche de “romantisme moderne” que je commence à peine à définir. Difficile d’étiqueter le genre tant je me sens novice en la matière. Après avoir fait le tour des gentilles recommandations d’avant les vacances, je me suis aventuré “seul” dans les rayons de la librairie, à l’affût de ce livre qui me murmurerait : « Hé, je vais rentrer avec toi, et nous allons passer quelques semaines ensemble. »

Une petite sortie au thermes de Spa, le bon moment pour entamer Sous un même ciel de Jojo Moyes
Une petite sortie au thermes de Spa, le bon moment pour entamer Sous un même ciel de Jojo Moyes

Ce n’est pas vraiment la couverture de Nos vies sous un même ciel qui m’a arrêté, mais ce bandeau rouge annonçant le dernier roman de Jojo Moyes, connue pour Avant toi… Livre que je n’ai pas lu, autrice que je ne connais pas, mais dont j’avais apprécié l’adaptation ciné. Quant au résumé, il n’en disait pas trop, mais juste assez pour me souffler que j’étais pile dans ce que j’avais envie de lire.

Lila Kennedy, autrice reconnue pour avoir écrit sur les secrets d’un mariage qui dure, voit sa vie exploser lorsqu’elle découvre que son mari mène une double vie. À 42 ans, déjà éreintée par cette rupture, elle tente de jongler tant bien que mal entre ses deux filles qu’elle n’arrive plus à suivre, une vieille maison en travaux permanents qui menace de s’écrouler, et un beau-père un peu obsédé par ses plats de lentilles qui s’installe presque sans prévenir. Cerise sur le chaos : son père, disparu depuis trente-cinq ans pour tenter sa chance à Hollywood, refait soudain surface. Sa carrière part à vau-l’eau, sa vie amoureuse est un terrain miné, et pourtant, il va bien falloir affronter cette tempête et essayer d’y trouver un sens.

Ce n’est qu’au milieu du mois d’août que j’ai ouvert le roman, en parallèle de celui de Dark Romance — Captive — entamé quelques semaines plus tôt. Puis septembre est arrivé, avec ses folles semaines de rentrée, bousculant ma bulle lecture. Il m’aura fallu retrouver un rythme, caser quelques pages entre deux trajets et les entraînements de basket des filles. Et force m’a été de constater que lire deux romans en même temps devenait, alors compliqué.

Pourtant, j’ai très vite été happé par la plume fluide et libérée de Jojo Moyes, ponctuée de petites pointes d’humour british qui tombent juste. En quelques chapitres, j’étais embarqué dans l’univers de Lila, maman solo débordée mais que je ne peux m’empêcher de respecter. Évidemment, quelques moments croustillants viennent pimenter le tout. Quand on a écrit un livre sur « comment garder son couple » et qu’on se retrouve à gérer un divorce, ça ne manque pas de sel… et de poivre non plus !

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Or not to be… Ce jour où Facebook a suspendu mon compte.

Or not to be… Ce jour où Facebook a suspendu mon compte.

Automne 2007. Voilà depuis quand j’ai créé mon compte sur Facebook. Ce n’est pas 20 ans, mais cela n’en est pas très loin. Je l’ai utilisé de bien des manières durant toutes ces années, mais il est claire que c’est un endroit où, peut-être avec une certaine dépendance, j’ai l’impression d’exister numériquement autour de toute une série d’autres personnes. Que je les croises régulièrement dans la vraie vie, que nous nous soyons perdus de vue ou simplement dans des discussions 100% à distance. Qu’on tape sur la tête de Facebook et des réseaux sociaux tant que l’on veut. J’y retrouvais un certain plaisir à partager, échanger,… exister.

Alors, quand un petit matin, un message « Votre compte est suspendu » déboule… Voilà que tout d’un coup, cette présentation à faire ne semble plus être cette petite pointe de stress. C’est l’impression de perdre tout un univers qui petit à petit s’installe. J’ai évidemment d’abord essayé de prendre les choses avec calme, mais les heures passants, 24h déjà maintenant, l’hypothèse de ne plus exister sur la plateforme et perdre tout ce que j’y ai construit commence à sérieusement me faire un peu perdre mon sang froid.

Bien évidemment, je suis face à un système automatisé et régulé par Intelligence Artificielle. Une belle manière s’imaginer à quoi ressemblera le monde de demain où devoir prouver son innocence et « faire appel » se fera sans l’once d’un humain. Un monde où une ligne passerait de « 1 » à « 0 » faisant d’un individu un paria numérique, interdit d’accès aux mondes, aux autres, à la parole, à se défendre… Perdant ses biens, son identité presque dans l’indifférence complète de ces 600 amis numériques suffisamment abreuver d’un flux d’information que pour constater la chose.

Ah oui, que ça fait mal pour quelqu’un comme moi plus que certainement plus dépendant qu’un autre de ce lien social, de ce sentiment d’appartenance, de ce regard de l’autre, fut-il numérique.

Dans tout ceci, j’ai presque la chance de constater que les services Meta globaux n’ont pas également mis à l’arrêt mon compte Instagram et What’sapp ! En revanche, tous les sites à l’image de Pinterest ou Sens-Critiques liés à un connexion via mon Compte Facebook me sont inaccessible…

Que faire !?  Attendre… broyer du noir… Raler… Me dire que c’est une cure de désintox forcée… Je dois bien admettre qu’après le coup de couteau autour de mon blog l’année dernière, juste accepter m’est difficile… Et si je me confie plus librement ici sur mon ressenti, c’est parce que je sais finalement que mon Blog n’existe plus que pour moi, au bout d’une année, j’ai appris à le vivre de la sorte. Juste un témoin, une trace…

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CJ’s World Remix, souvenir d’un Internet artistique et collaboratif

CJ’s World Remix, souvenir d’un Internet artistique et collaboratif

Au début des années 2000, je composais abondamment mes modules sous Impulse Tracker, avec de régulières collaborations dans le monde de la Demoscene ainsi qu’avec la bande de Trackers@Work. En parallèle d’albums comme Let the Sun Shine, une autre idée a commencé à prendre forme : revisiter dix années de création musicale, mais à travers le regard des autres. Pas un best-of, pas une compilation, mais un projet collaboratif où chacun pouvait s’approprier une de mes compositions et en proposer une version personnelle, finalement cet état d’esprit de partage dans lequel Internet nous plongeait à l’époque !

L’appel est parti, comme on le faisait à l’époque : un message envoyé dans les Forums que fréquente, dans ICQ et sur Nectarine. Le nom du projet s’est imposé rapidement : CJ’s World Remix. L’idée : piocher librement dans mes titres, connus ou oubliés, sans contrainte de genre, juste avec l’envie de le remixer.

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La pochette de l’album CJ’s World Remix réalisée par Tohad

Les premières confirmations arrivent en 2003.
Certains noms me sont familiers  — Maf, Logic Dream, Nightflowers, GDream, Crazy Man, Phenixir, LLB, Paranoyak…  D’autres viennent de pays et de la Demoscene que je côtoyais à distance : Finlande, Russie, France, Belgique, États-Unis, Suède… Petit à petit, la liste s’élargit : Little Bitchard, Makke, SampleMaster, Prophecy , Xenon, Genetic Gemini, Yelson… Chacun apportant sa sensibilité, son logiciel et ses habitudes.

Les titres choisis sont variés  : Des morceaux emblématiques comme Let the Sun Shine ou Tic Tic Tac mais aussi des compositions moins connues qui trouvent soudain une nouvelle vie. Certains remixes rappellent l’ambiance des compos en Demoparty, d’autres prennent des directions totalement inattendues.

Pendant plusieurs mois, je découvre ces relectures au fur et à mesure. Il y a de la surprise, de la nostalgie et parfois ce sentiment étrange d’entendre sa propre musique comme si elle venait de quelqu’un d’autre. Nectarine Radio relaie le projet et permet à ces versions de circuler au-delà du cercle de ceux qui s’y sont investis.

L’album est finalisé début 2004. Les morceaux sont rassemblés, les MP3 publiés, un site accompagne le tout. Ce n’est pas un album que j’ai composé, mais un miroir de presque dix années de créations relues par celles et ceux qui m’avaient croisé dans ce petit monde depuis évaporé.

Aujourd’hui, CJ’s World Remix ressort enfin sur Bandcamp ! Ce n’est pas seulement une archive : c’est une trace fidèle de cette période où un PC modeste, quelques échanges en ligne et une passion commune suffisaient à faire naître un projet collectif.

Redécouvrir cet album, c’est retrouver la scène telle qu’elle se vivait alors : libre, spontanée et profondément attachée aux mélodies et au partage.

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